Une vie dédiée à la langue française : le témoignage d’une professeure passionnée des CCFS
Professeure de français langue étrangère, de culture et de littérature françaises, Nathalie Paquelin Meshkinfam incarne à elle seule la passion de transmettre. Depuis 43 ans, elle enseigne le français, dont 20 ans passés aux États-Unis et 23 ans au sein des Cours de civilisation française de la Sorbonne (CCFS). Son regard est celui d’une experte, mais surtout d’une pédagogue profondément humaine, attentive aux parcours et aux rêves de ses étudiants.
Avec l’expérience, Nathalie a vu les attentes et les profils des apprenants évoluer. Autrefois, elle recommandait volontiers les romans de Jean-Marie Gustave Le Clézio, un auteur au style clair et limpide. Aujourd’hui, elle encourage les étudiants à lire ce qui les passionne vraiment, qu’il s’agisse de littérature, de politique, d’histoire ou d’économie — mais toujours en français et non en traduction. Et si besoin, elle est toujours disponible pour les guider dans leurs choix de lecture.
Son attachement à ses étudiants est tangible. Elle se souvient particulièrement d’un jeune homme, en difficulté en phonétique, qui peinait à progresser malgré plusieurs tentatives. Les autres enseignants doutaient de ses capacités. Mais elle, convaincue qu’un séjour en France pourrait tout changer, écrit une lettre de recommandation. Ce fut le début d’une transformation spectaculaire : après un départ difficile, ce jeune étudiant trouve finalement ses marques. Trois mois plus tard, il lui écrit une lettre enthousiaste : il aime le français, a des amis, tout va bien. Il restera en France, intégrera l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, obtiendra un doctorat, et finira professeur dans une université prestigieuse aux États-Unis.
Ce parcours, elle le raconte avec émotion et conviction : « Il ne faut jamais désespérer quand on est étudiant de français. C’est une langue exigeante, mais il y a toujours un déclic, un moment où tout s’éclaire. Il faut juste de la patience, de la motivation, et du travail. »
Elle conclut sur ce qui fait, selon elle, la force des CCFS : la qualité exceptionnelle de l’équipe enseignante et les cours de phonétique, souvent absents ailleurs. « Comprendre, écrire, c’est bien… mais si on ne peut pas être compris à l’oral, cela devient un obstacle. Chez nous, l’expression orale est prise au sérieux, et c’est indispensable. »
Ce témoignage vibrant rappelle que l’enseignement du français n’est pas qu’une question de grammaire ou de vocabulaire, mais aussi une histoire de rencontres, de persévérance et de transmission.